Notre dernier dilemme éthique (le 20 janvier) portait sur une blague racontée au travail, qui prenait pour cible un groupe particulier : les gens de Terre-Neuve. Si vous l’avez….www,gagetowngazette.com

Voici ce qu’en ont pensé nos lecteurs.

Selon la plupart de nos lecteurs, la blague sur les « Newfies » racontée par Henri est inacceptable, particulièrement en milieu de travail. Ces lecteurs estiment que la blague est de mauvais goût, et certains ont même souligné qu’elle revient à humilier les membres d’un groupe ethnique. « Il n’y a pas de différence entre une « blague de Newfie » et le fait de rire des gens d’une origine différente. Les blagues qui visent un groupe particulier ne sont pas éthiques, un point c’est tout », indique l’un de nos lecteurs.

Il a aussi été question de demander à une personne si elle veut entendre une blague qui pourrait être de mauvais goût. Néanmoins, demander la permission de raconter une blague ne donne pas le droit de dire n’importe quoi. Même si la personne accepte d’entendre la blague, cela ne signifie pas qu’elle la trouvera drôle. Par exemple, Sally s’est abstenue de réagir à la blague d’Henri, car elle estime qu’une forte réaction créerait plus de malaise entre eux que la blague en tant que telle.

Puisque tout le monde n’a pas le même sens de l’humour, il est difficile, voire impossible, de savoir comment une personne réagira à une blague qui prête à controverse. Par exemple, certains lecteurs ont déclaré que la blague était acceptable et devrait être prise avec un grain de sel. La blague sur les « Newfies » ne se voulait pas offensante, et Sally a bien fait de ne pas réagir négativement même si la blague lui semblait blessante. Pour citer un lecteur : « Quand les gens cesseront-ils de s’offusquer pour rien? Plus personne n’entend à rire, et le monde devient un endroit sombre, dénué de plaisir. L’humour dépasse le premier degré, et les blagues de « Newfie » sont l’une des plus sincères marques d’appréciation dans la culture canadienne ».

On a également souligné que si la personne racontant la blague était originaire de Terre-Neuve (ce n’est pas le cas dans l’exemple), c’est la réaction de la personne qui écoute, plutôt que la perception de la personne racontant la blague, qui importe. Pourtant, l’origine de la personne racontant la blague et de celle qui l’entend n’est pas importante, car certains Terre-Neuviens pourraient rire d’une blague de « Newfie » tandis que d’autres seraient insultés.

Dans ce cas, il faut prendre en considération le premier principe du Code de valeurs et d’éthique du MDN et des FC, soit « Respecter la dignité de toute personne ».

Henri n’a pas tenu compte de l’origine de ses collègues ou de l’affection qu’ils pourraient avoir à l’égard de leur province d’origine. Il est clair qu’Henri ne voulait blesser personne, mais sa blague n’était tout simplement pas respectueuse.

Cela ne signifie pas que les blagues n’ont pas leur place en milieu de travail ou en présence des collègues. Cependant, tous doivent être conscients du risque qu’une blague soit vue comme insultante et suscite des réactions négatives. L’acceptabilité d’une blague dépend largement de la relation liant la personne qui raconte la blague à celle qui l’écoute.

Tout est une question de contexte. Bien qu’une blague prêtant à controverse puisse en faire rire certains, tout blagueur devrait d’abord et avant tout tenir compte de son public et veiller à ne pas déplaire.