Poussée par une étincelle d’aventure, Sarah Emma Edmonds, du Nouveau-Brunswick, s’est enrôlée dans l’armée américaine déguisée en homme et a également servi d’espionne pour l’Union pendant la guerre de Sécession. C’est l’histoire d’une pionnière et d’une femme qui a défié son époque.

Sarah est née en décembre 1841 près du lac Magaguadavic, au Nouveau-Brunswick. À l’âge de 15 ans, elle s’enfuit de chez elle avec l’aide de sa mère pour échapper à son père violent et à un mariage arrangé.

Elle se fait d’abord passer pour Franklin Thompson, afin de faciliter son voyage et d’éviter d’être repérée par son père. Edmonds finit par passer aux États-Unis et travaille brièvement comme libraire avant de s’enrôler dans la Compagnie F du 2e Régiment d’infanterie du Michigan le 25 mai 1861. Elle sert comme infirmière de campagne sous les ordres du général McClellan et participe à des campagnes telles que la première et la deuxième bataille de Bull Run, la bataille d’Antietam, la bataille de Fredericksburg et d’autres batailles.

Selon ses mémoires, la découverte d’un espion américain à Richmond, en Virginie, ainsi que son passage devant un peloton d’exécution ont donné à Edmonds l’occasion de venger la mort de son ami James Visey en devenant elle-même espionne.

Elle prend plusieurs pseudonymes en tant qu’espionne pour l’Union. Pour infiltrer la Confédération, Edmonds se teint la peau avec du nitrate d’argent, prenant l’identité d’un Noir nommé « Cuff ». Elle se déguise également en une colporteuse irlandaise nommée « Bridget O’Shea », prétendant vendre du savon et des pommes aux soldats. En se faisant passer pour une blanchisseuse noire, elle a pu récupérer un paquet de documents officiels tombé de la veste d’un officier. En outre, en opérant dans le domaine du contre-espionnage sous le nom de « Charles Mayberry », Edmonds a découvert un espion confédéré dans le Kentucky.

En 1863, elle contracte la malaria. Pour éviter que l’on découvre qu’elle est une femme, elle abandonne son poste dans l’armée et se fait admettre dans un hôpital privé. Elle a l’intention de réintégrer l’armée après sa guérison, mais découvre rapidement que son pseudonyme, Franklin Thompson, est recherché pour désertion. Elle décide alors de servir comme infirmière, sous son vrai nom, dans un hôpital de Washington.

Les hommes avec lesquels elle a servi la tiennent en haute estime, même après la révélation de son identité. En 1867, elle épouse Linus H. Seelye, avec qui elle a trois enfants. En 1897, elle est devenue la deuxième femme à être intronisée dans l’organisation des vétérans de l’armée de l’Union de la guerre civile. À la suite de complications dues à la malaria qu’elle avait contractée en 1863, Sarah Edmonds est décédée à La Port, au Texas, le 5 septembre 1898, à l’âge de 56 ans.

Sarah Thompson a été une pionnière du progrès des femmes. Elle a défié les normes de genre de son époque et a laissé un héritage qui continue d’inspirer les gens aujourd’hui. En cette Journée internationale des femmes, la Base de soutien de la 5e Division du Canada Gagetown et les Forces armées canadiennes rendent hommage à la bravoure dont elle a fait preuve au cours de son service militaire, ainsi qu’au courage qui lui a permis de défier les normes culturelles.

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CRÉDIT PHOTO : MUSÉE D’HISTOIRE MILITAIRE DU NOUVEAU-BRUNSWICK MDN©2024